DATSUN 14

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La Datsun d’Austin !

 

Le musée de Beaulieu s’est offert une voiture exceptionnelle à plus d’un titre. Première voiture japonaise exportée en Europe, cette DATSUN modèle 14 de 1935 a appartenu à sir Herbert Austin, PDG de la marque éponyme.

Nissan est né en 1914 (sous le nom de Kwaishisha.) Les débuts sont très laborieux. La Datsun modèle 10, qui doit permettre au constructeur de se développer, est un flop. En 1932, Nissan choisit de cloner carrément l’Austin Seven. Apparue en 1922, la Seven est alors l’archétype de la petite voiture . Le clone s’appelle Datsun modèle 12.
Grâce à la 12, Nissan décolle enfin et au fil des ans, il perfectionne son modèle. Austin finit par entendre parler d’une copie japonaise. En 1935, sir Herbert Austin lui-même passe commande d’une Datsun, afin de la ramener à Longbridge et l’examiner. Entre temps, la 12 a évolué en modèle 14. Avec sa carrosserie rappelant les Ford, la 14 ne ressemble plus à la Seven. Par contre, son bloc 747cm3 rappelle étrangement celui des Austin. D’autant plus qu’il porte le nom de « Datsun 7 ». Par contre, il est plus puissant que son homologue britannique : 12ch contre 7ch. Du coup, les ingénieurs d’Austin copièrent sa distribution, afin de donner une cure de vitamines à la Seven !

Avec 3 800 exemplaires de la 14, Datsun/Nissan connait un embryon de succès. Il en exporte même une poignée en Nouvelle-Zélande. William Gorham, un Américain émigré au Japon, persuade les dirigeants de racheter un usine Graham-Paige, aux Etats-Unis, afin de la déménager sur l’archipel. Hélas, tout s’arrête net avec l’invasion de la Mandchourie. Le Japon s’isole et la production de voitures civiles est stoppée au profit d’utilitaires militaires. Nissan ne sera remis en selle qu’au début des années 60. D’ailleurs, il passera un éphémère accord de production sous licence avec Austin.
Aujourd’hui, les 14 sont extrêmement rares (comme toutes les Japonaises de l’entre-deux guerre.) Qu’un constructeur s’offre un modèle d’un concurrent, ça n’a rien d’exceptionnel. Souvent, ils sont torturés, puis démontés, afin d’en livrer leurs secrets. La 14 d’Austin, elle, a curieusement été preservée. Le musée Beaulieu a pu la racheter et il en a confié la restauration à Nissan. Elle est désormais aussi pimpante qu’en 1935 et les visiteurs du musée peuvent l’admirer.

 

Source :
Musée Beaulieu

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